Le noeud atrio-ventriculaire
A faire
Blocs fonctionnels
Localisés au niveaux du NAV, il s'observe lors de tachycardies supra-ventriculaires.
Lors d’une stimulation atriale à fréquence croissante, on observe successivement :
- un BAV I avec allongement progressif du PR
- un Wenckebach avec blocage d’une onde P
- un Wenckebach alterne inverse qui est l’alternance de Wenckebach et de bloc 2/1
- un BAV 2/1
- un Wenckebach alterne avec 2 niveaux de bloc dans le noeud
- un bloc 3/1 ou 4/1Blocs organiques
Blocs aigus
Infectieux :
- habituellement nodaux
- rhumatisme articulaire aigu, diphtérie, maladie de Lyme, viroses...
- régressif
- à part : endocardite bactérienne avec abcès septal nécessitant une prise en charge chirurgicale
Ischémique :
- angor de Prinzmetal
- angor d’effort
- infarctus du myocarde
- inférieur : de siège nodal (l’artère du NAV est habituellement une branche de la coronaire droite), d’apparition précoce, échappement jonctionnel rapide et stable, régressif après quelques heures ou jours. Il peut être également secondaire à une hypertonie vagale.
- antérieur : de siège infra-nodal, bloc associé à des lésions des branches (bloc de branche droit, hémibloc antérieur gauche) avec risque de BAV III brutal, rythme d’échappement idio-ventriculaire lent et instable, risque de syncope, plus ou moins régressif dans le temps.
Post-opératoire :
- infra-nodaux
- canal atrio-ventriculaire, communication inter-ventriculaire, remplacement valvulaire
- régresse le plus souvent en quelques jours +/- avec bloc de branche séquellaire
- persistance au-delà de XX jours : caractère définitif
Lésionnels :
- infra-nodaux
- secondaire à un traumatisme par cathétérisme cardiaque au niveau du His ou d’une des branches (avec atteinte pré-existante de la branche controlatérale)
- régressif
Médicamenteux :
- nodaux : béta-bloqueur, inhibiteur calcique bradycardisant, digitalique, amiodarone, vagomimétique
- infra-nodaux : anti-arythmique de classe Ic, imipraminique
Blocs chroniques
Idiopathiques :
- maladie de Lenègre
- lésions dégénératives du tissu conductif
- souvent précédés de lésions des branches ou des hémibranches
- caractère héréditaire (SCN5A, TRPM4)
Maladies génétiques :
- maladies musculaires dégénératives : dystrophie musculaire de Becker, d’Emery-Dreifuss, myotonique de Steinert…
Maladies auto-immunes :
- sarcoïdose, spondylarthrite ankylosante, slérodermie, arthrite rhumatoïde, lupus
Congénitaux :
- souvent de siège nodal : échappement rapide, stable, pouvant s’accélérer à l’effort
- isolés ou associés à une malformation cardiaque (CIA, CIV, Fallot…)
Acquis :
- cardiopathies valvulaire (calcification aortique), hypertrophique, dilatée…
- post-radiothérapie thoracique
- post-chirurgie cardiaque ou TAVI
- post-ablation du NAV
Blocs vagaux
Stimulation vagale :
- bradycardie sinusale
- dépression du nœud atrio-ventriculaire
Hypertonie vagale aiguë
Lipothymie ou syncope secondaire à une stimulation parasympathique d’origine réflexe
Mécanisme du malaise :
- bloc nodal
- bradycardie sinusale
- vasoplégie périphérique
Stimulus en cause : douleur intense, émotions, odeurs…
Hypertonie vagale chronique
Surtout chez le sportif de haut niveau BAV nodal :
- permanent au repos
- disparaissant à l’effort
- associé à une bradycardie sinusale
BAV I
Allongement de l’espace PR > 200ms
Habituellement nodal, d’autant plus que les QRS sont fins
Attention : BAV I + BBG est souvent infra-nodal
NB : l’espace PR intègre aussi le temps de conduction intra-atrial et infra-nodal
BAV II Mobitz 1
Allongement progressif de l’espace PR jusqu’à ce qu’une P soit bloquée
Incrément du PR maximal après la deuxième onde P conduite puis diminution ce qui entraine un raccourcissement de l’espace RR jusqu’à la pause
Blocs 3/2, 4/3…
Nodal : amélioration à l’effort (sensible aux catécholamines)
Infra-nodal : dégradation à l’effort
- QRS fin : origine hissienne
- QRS large : origine infra-hissienne
BAV II Mobitz 2
Blocage d’une ou plusieurs ondes P sans allongement de l’espace PR
De siège infra-nodal, il est souvent associé à un bloc de branche ou d’hémi-branche
BAV 2/1
Une onde P sur deux bloquée
D’origine nodal ou infra-nodal
Comment suspecter de manière non invasive le niveau du bloc ?
Sur l’électrocardiogramme
- largeur des QRS : fin en faveur d’une origine intra-nodale, large en faveur d’une origine infra-nodale
- intervalle PR : PR < 160 ms en faveur d’une origine infra-nodale, PR > 300 ms en faveur d’une origine nodale
- présence de Wenckebach avant ou après le passage en BAV 2/1 en faveur d’une origine nodale
Modulation du système nerveux autonome
- le tonus para-sympathique a un effet dépressif plus important sur le nœud sinusal (effet bradycardisant) et sur le nœud atrio-ventriculaire (allongement du temps de conduction) que sur le système his-purkinje qui peut alors être sorti de sa période réfractaire
- adénosine ou manœuvre vagale (massage sino-carotidien) : aggravation du bloc en faveur d’une origine intra-nodale, amélioration du bloc en faveur d’une origine infra-nodale
- le tonus sympathique accélère le rythme cardiaque et la conduction atrio-ventriculaire sans effet sur le système his-purkinje
- vagolytique (atropine), agoniste b1 adrénergique (isoproterenol) ou exercice : l’amélioration du bloc en faveur d’une origine intra-nodale, aggravation du bloc en faveur d’une origine infra-nodale
BAV de haut degré
Au moins 2 ondes P bloquées successives avec des ondes P conduites (capture) notamment en période super-normale. Cette dernière se situe généralement juste après la fin de la repolarisation.
BAV III
Dissociation complète entre les oreillettes et les ventricules avec P > QRS.
Nodal : QRS fin et plutôt rapide
Infra-nodal : QRS large et lent
Syncope si :
- bas débit sur bradycardie extrême
- pause prolongée
- torsade de pointe
Possible capture atriale rétrograde
Blocs AV paroxystiques
Bloc en phase III
Tachycardie dépendant
Bloc au niveau du système His-Purkinje (et pas le NAV comme dans les blocs fonctionnels) où le potentiel d'action est dans sa phase 3
Bloc en phase IV
Bradycardie dépendant
Fait suite à une pause post-ESA ou ESV
Secondaire à une dépolarisation spontanée en phase 4 dans le système His-Purkinje
Recommandation d’implantation d’un stimulateur cardiaque dans le BAV
Relation établie entre syncope et BAV intrinsèque (I)
BAV II Mobitz 2, BAV III, BAV 2/1infra-nodal et BAV de haut degré paroxystique ou permanent indépendamment des symptômes (I)
BAV II Mobitz 1 symptomatique ou infra-nodal (IIa)
BAV I (PR > 300 ms) et syndrome du pace-maker (IIa)
Pas d’indication si cause réversible (III)
Histoire de syncopes récurrentes chez un patient > 40 ans (I) :
- BAV symptomatique > 3 secondes
- BAV asymptomatique > 6 secondes